Interview with Alphonse “Bois Sec” Ardoin

with Morris Ardoin
Recorded at his house in Mamou, Louisiana on April 26, 2004

Video: Wilson Savoy, Shane Vincent, and Robert Willey
Audio: Bennet Rhodes
Interview: Bobby Michot, Bennet Rhodes, and Robert Willey

Transcribed and translated by Barry Jean Ancelet

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[English]

Int:   É quand t’es né?

AA:      É quand j’ai éné?

Int:       Ouais.

AA:      19… 16.

MA:     1916.

AA:      Yes.

MA:     Ça, c’était pas hier, non ça.

Int:       T’es né ici à l’Anse Prien Noir?

AA:      Hein?

Int:       T’est né ici?

AA:      Icite autour. J’ai jamais move en nulle part. J’ai resté ici. Moi, j’ai ma même vieille crème de vache, le lait amer, autrement je suis ici sur la petite manche. Ouais.

Int:       Quoi c’était le nom de tes parents?

AA:      Hein?

Int:       Quoi c’était le nom de tes parents?

AA:      Le nom de mes parents?

Int:       Ouais.

AA:     Oh chère pitié. Je peux pas tout les dire. Ils sont proche tout morts. Il y en reste p’us un tas.

Int:       Non, ton papa et ta maman.

AA:     Mon papa et ma maman?

Int:       Ouais.

AA:     Ouais, moi… Gustave, c’était Gustave, mon papa. Ma maman, c’était Marie.

Int:       Marie qui?

AA:      Marie Césaire.

Int:       Tu peux raconter quoi tu te rappelles d’Amédé, et comment t’as commencé à jouer la musique et chanter? Tu peux raconter ça.

AA:     La musique à Amédé?

Int:       Ouais, quoi c’est…

AA:      Oh, c’est trop loin pour moi raconter tout bien l’affaire, tu sais. Enfin, c’est comme ça. La seule chose je me rappelle… quand il jouait chez défunt Quincy, je commençais à cogner les fers. Quand j’ai commencé à sortir… faire l’homme un petit brin. Mais j’ai pas fait de cas de ça, tu vois. Mais il y a longtemps lui il était après jouer, tu sais, enfin, sa musique.

Int:       Ouais.

AA:     Ouais.

Int:       É quand… Tu peux raconter comment t’as commencé à jouer l’accordéon?

AA:     Comment j’ai commencé?

Int:       Ouais.

AA:     Well, pour bien te dire, mon frère, mon plus vieux frère, il avait… il travaillait. Moi, j’étais trop jeune pour travailler. Lui, il travaillait. Il se faisait je crois c’est trente-cinq sous par jour, je crois, il travaillait… il gagnait. Ça se fait, il mettait tant en temps, il mettait tant en temps, jusqu’à t-à l’heure, il a eu la chance s’acheter une accordéon, une neuve. Ouais, pis, six piastres, je crois, pour l’accordéon. Mais c’était une qu’avait des… des palettes, des cuillers. Un gros double […] Ça se fait, il travaillait, engagé, lui. Et il voulait pas je touche son accordéon. Ça se fait, mon vieux papa avait un gros magasin de mulets, tu vois? Ça fait je dis, “Va travailler, cher.” Ça fait, j’ai pris l’échelle. Je l’ai mis sur le magasin, sur le bord des choses pour monter, monter en haut sur le magasin. Ça fait j’ai pris ça. “Tchinqui-tchinqui-tchinqui-tchinque.” Ça se fait, un jour, il est venu plus en bonne heure que moi, je croyais qu’il serait venu. Il est venu en travers. Et quand je m’ai aperçu, mon homme était rendu proche dessus moi. Ça fait, il m’a pas dit à rien carrément. Il dit, “On dirait que j’ai entendu de la musique t-à l’heure.” “Ho,” je dis, “moi, je connais pas.” Mais tout ce temps, moi, j’ai fini de jouer, puis là, j’allais serrer l’accordéon, mais je l’ai pas tout pareil comme lui, il l’avait. J’étais trop pressé. Ça se fait, il dit, “Joue moi la même danse, ça que t’étais après jouer t-à l’heure.” La danse ça j’étais après jouer t-à l’heure, le Lake Charles Two-Step.  Ça fait, après ça, tu vois, ça se fait… Là il dit, “Écoute!” il dit, “moi, je peux pas apprendre quand même. Je peux pas jouer. Take it.” Ça fait, il me l’a donné. Et c’est comme ça que j’ai commencé avec ça, mais ça a pas duré. C’était fait cheap cheap. C’était fait avec des petites musiques de dix sous.

Int:      T’as chanté aussi. T’as chanté en même temps.

AA:     Hein?

Int:       T’as chanté?

AA:     Chanté?

Int:       T’as chanté avant de jouer l’accordéon?

AA:     Avant. Avant, ouais. Avant, yes. Là après ça, j’ai eu une autre accordéon, une deuxième main avec Lorrain… Fontenot. C’était pas dire too much, mais ça m’a fait jusqu’à un bon bout de temps. Mais […] jusqu’à j’ai eu la chance faire arranger des vieilles accordéons. Pour des neufs, j’ai jamais eu de neuf, plus que cette-là que Larry Miller m’a donné.

Int:       Oh ouais?

AA:     Yes. […] j’en aurais p’us en acheté.  No.

Int:       Et comment, quand t’as rencontré Canray Fontenot?

AA:     On s’a rencontré comme ça, dans les petits bals qu’il y avait ici. Ouais, il y avait une grosse maison d’école des sauvages avant d’arriver à Basile. Il y avait l’école.

MA:     Au Lac à Davis.

AA:     Au Lac à Davis Ledoux, droit sur le chemin. Là jusqu’à on a pris à jouer là, c’est là, on a pris à se suivre. Là après ça, lui il venait avec moi, j’allais chez lui. On se pratiquait comme ça jusqu’à il a pris à être joliment bon, jusqu’à on a pris les bals pour nous autres. Jusqu’à on a joué cinquante-cinq ans […] together, yes. Et on a joué douze ans de temps à Washington, DC. Là j’ai dit, “Ecoute, c’était rendu temps qu’on… on change de place. On a joué assez longtemps ici.” Là je pense on a commencé à… Là le boss dit ça, il dit, “Faudra vous autres signe que vous autres aurait été.” Ho, ça c’est nothing to do… Je pouvais pas signer, pas rien… […] On a écrit ça, puis, Jack, ils nous ont fly… fly. Ouais. Là on a pris à aller everywhere  like that… Si je pourrais conter les places qu’on a passé… Et j’étais pas instruit, pas rien, tu sais. Canray était manière instruit, lui, avec ça. Mais tu sais, comme moi, je connais pas de livre, pas rien. On aurait eu un livre plein. Tout les places qu’on a passé, tu sais, pour aller jouer. Là comme ça, je peux pas raconter rien où ça on a été. No.

Int:       Et autour icite, vous jouait où, autour d’icite?

AA:     On jouait autour icite tout partout, euh, à Basile et à Éunice […] à Mamou pas much, though. Hm hm. Il y avait pas de bon bal à Mamou.

Int:       Oberlin?

AA:     Hein?

Int:       Oberlin? Kinder?

AA:     Oberlin? Euh, non. Passer le temps manière comme ça,  mais des… pas de gros bals, pas rien.

Int:       Et Lac Charles et Lafayette dans les bals…

AA:      Lac Charles et Lafayette, là ouais.

Int:       Pour les bals ou juste les festivals?

AA:      Les bals, les bals, ouais. Lac Charles, ouais, ça fait neuf ans de temps,  que j’ai été tout les vendredis à Lac Charles.

Int:       Et quand vous jouait dans les grands bals, vous avait des drums avec vous autres?

AA:      Hein?

Int:       Vous avait des drummers avec vous autres?

AA:      Des drums, ouais, ouais, ouais. Un drum, ouais. […] drum, guitar, everything, yes.

Int:       Qui c’est qu’a joué avec vous autres?

AA:      Joliment un bon band, j’avais là. […] Mais là c’est proche tout mort.

Int:       Oh ouais.

AA:      Ouais. Ouais. Ça dit toujours, il y a pas rien qui finit pas. Ouais.

Int:       Il y avait un tas de monde?

AA:      Hein?

Int:       Il y avait un tas de monde, au bal?

AA:      Un tas, dans ces temps-là, ouais. Là, te vas prendre comme défunt J.B. Fusilier. J’ai joué deux ans de temps avec lui, à Eunice, tu vois.

Int:       Oh ouais?

AA:      Ça c’était un bon joeur de violon, Jack. […]

Int:       Et pour les bals, dans les bals dans les salles, c’était pour les blancs et les noirs, les différent…

AA:       Différent.

Int:       … différent de places?

AA:      C’était tout la même affaire proche, ouais. En premier, c’était pas pareil.

Int:       Dans ce temps, ça mêlait pas…

AA:      Ça voulait pas, non.

Int:       Mais ça fait, vous autres jouait pour les noirs plus souvent ou les blancs? Les mondes de couleurs…

AA:      Well, quand on a commencé à jouer, là ça te regardait pas, tout du monde qu’on connaissait, tu connais, des bons friends à nous-autres.

Int:       Ouais.

AA:      Puis là, ça me donnait la chance d’aller parmi les blancs comme ça, tu vois. Yes. Bons amis, tu connais. Ouais.

MA:     Qui agrément t’as qui te fait toujours jouer? Si c’est l’agrément t’as de continuer à jouer ou si c’est juste jouer pour jouer?

AA:      Oh, j’ai p’us trop envie de jouer, though, tu sais. Mais ça me demande, ça fait, I’ve got to go. Et je vas. Pas que je suis obligé, mais c’est ça l’agrément que j’ai quand… D’abord qu’eux aiment ma musique, moi, j’aime eux autres. Ouais. C’est comme ça c’est pour moi. Aller montrer ça moi je connais, c’est tout. Je peux les montrer, ouais, à les jeunes mondes qui veut apprendre que… The young want to learn, you know. They can try to learn it.

Int:       T’as des conseils pour donner?

AA:      Hein?

Int:       T’as des conseils, advice, pour les donner?

AA:      Non, c’est selon que ça veut. Les autres, des fois, ils ont différent de musique que ça voulait jouer, tu vois. Yes.


[French]

Int:       When were you born?

AA:      When was I born?

Int:       Yes.

AA:      19… 16.

MA:     1916.

AA:      Yes.

MA:     That wasn’t yesterday, no.

Int:       You were born here in l’Anse Prien Noir?

AA:      Eh?

Int:       You were born here?

AA:      Right near here. I never moved anywhere. I stayed here. I have the same cream and the same sour milk, right here in this little lane. Yes.

Int:       What was the name of your parents?

AA:      Eh?

Int:       What was the name of your parents?

AA:      The name of my relations?

Int:       Yes.

AA:      Oh, for pity’s sake. I can’t name them all. They are almost all dead. There aren’t many left.

Int:       No, your father and your mother.

AA:      My father and my mother?

Int:       Yes.

AA:      Yes, me… Gustave, my father was Gustave. My mother was Marie.

Int:       Marie who?

AA:      Marie Césaire.

Int:       Can you talk about what you remember of Amédé, and how you started playing music and singing? Can you talk about that?

AA:     Amédé’s music?

Int:       Yes, what was…

AA:      Oh, it’s almost too distant for me to tell the whole thing well, you know. Well, it’s like this. The only thing I remember… When he was playing at old man the late Quincy’s place, I started to play the triangle. When I started going out, coming of age a bit. But I didn’t make a big deal of that, you know. But he had been playing for a long time, you know, well, his music.

Int:       Yes.

AA:      Yes.

Int:       When… Can you tell how you started playing the accordion?

AA:      How I started?

Int:       Yes.

AA:      Well, to say it right, my brother, my oldest brother, he had… he worked. I was too young to work. He worked. He made, I think it was thirty-five cents a day, I think, he worked… he earned. So, he put a little aside, a little aside, until eventually, he had a chance to buy himself an accordion, a new one. Yes, and six dollars, I think, for the accordion. But it was one that had open flaps, spoons. A big double model. […] So he worked as a hired man. And he didn’t want me to touch his accordion. So, my father had a big mule barn, you see? So I said, “Go work, buddy.” So, I took the ladder. I put it against the barn, against the side to climb up, climb up on top of the barn. So, I took that thing. “Chanky-chanky-chanky-chank.” So, one day, he came home earlier that I thought he would. He came across the field. And when I noticed, he was almost on me. So, he didn’t say anything to me right away. He said, “It seems as though I was hearing music a while ago.” “Ho,” I said, “I don’t know.” But in the meanwhile, I had finished playing and put the accordion away, but not exactly as he had. I was in too much of a hurry. So, he said, “Play the same song that you were playing a while ago.”The song that I just played, the Lake Charles Two-Step. So, after that, you see, so… Then he said, “Listen!” he said, “I can’t learn anyway. I can’t play. Take it.” So he gave it to me. And that’s how I started with that, but it didn’t last. It was very cheaply made. It was made with little ten-cent reeds.

Int:       You sang also. You sang at the same time.

AA:      Eh?

Int:       You sang?

AA:      Sang?

Int:       Did you sing before playing the accordion?

AA:      Before. Before, yes. Before, yes. Then after that, I got another accordion, a used one from Lorain… Fontenot. It wasn’t to say too much, but it lasted me for quite a while. But […] until I got a chance to have some old accordions repaired. As for new ones, I never had a new one, other that the one that Larry Miller gave me.

Int:       Oh yes?

AA:      Yes […] I wouldn’t have bought anymore. No.

Int:       And how, when did you meet Canray Fontenot?

AA:      We met like that, in the little dances that we had here. Yes, there was a big schoolhouse for the Indians before you get to Basile. There was the school.

MA:     At Davis Lake. At Davis Ledoux’s lake, right on the road. Then when we started playing there, that’s when we started going together. After that, he would come to meet me and I would go to his house. We practiced like that until he got pretty good, until we started playing dances on our own. Eventually, we played fifty-five years […] together, yes.And we played for twelve years at Washington, DC. Then I said, “Listen, it’s time we… we change places. We’ve played here long enough.” Then I think we started to… Then the Boss said, “You will have to agree in writing that you will go.” Ho, we had nothing to do… I couldn’t sign my name, nothing… […] We wrote that, Jack, they flew us… flew us. Yes.

Then we started going everywhere like that… If only I could tell all the places we went… I wasn’t educated, nothing, you know. Canray was educated a little. But you know, take me, I don’t know books, nothing. We would have had a full book. All the places we went, you know, to play. But I can’t tell anything about where we went. No.

Int:       And around here, did you play around here?

AA:      We played all around here, uh, in Basile and in Eunice […] not much in Mamou, though. Hm hm. There wasn’t a good dancehall in Mamou.

Int:       Oberlin?

AA:      Eh?

Int:        Oberlin? Kinder?

AA:      Oberlin? Uh, no. Spend a little time, but… no big dances, or anything.

Int:       And Lake Charles and Lafayette in dancehalls…

AA:      Lake Charles and Lafayette, there, yes.

Int:       For dances or just festivals?

AA:     Dances, dances, yes. Lake Charles, yes, I played every Friday night there for nine years.

Int:       And when you played in big dancehalls, did you have drums with the band?

AA:      Eh?

Int:       Did you have drummers with you?

AA:      Drums, yes, yes, yes. A drum, yes. […] drum, guitar, everything, yes.

Int:       Who played with you?

AA:      I had a pretty good band then. […] But they are almost all dead.

Int:       Oh yes.

AA:      Yes. Yes. They always say, there’s nothing that doesn’t end. Yes.

Int:       Were there a lot of people?

AA:      Eh?

Int:       Were there a lot of people at the dances?

AA:      A lot in those days, yes. Then, you take the late J.B. Fusilier. I played two years with him in Eunice, you see.

Int:       Oh yes?

AA:     That was a good fiddle player, Jack. […]

Int:       As in the dances, in the dances in the dancehalls, it was for whites and blacks, different…

AA:     Different ones.

Int:       Different places?

AA:      It was almost all the same thing, yes. At first, it wasn’t the same.

Int:       In those days, they didn’t mix…

AA:     They didn’t want to, no.

Int:       Well, so, you played for blacks more often or for whites? People of color…

AA:     Well, we started playing, they wouldn’t judge you, the people we know, you know, our good friends.

Int:       Yes.

AA:      Then, that gave me a chance to play for whites, you see. Yes. Good friends, you know. Yes.

MA:     What makes you keep playing? Is it the enjoyment of continuing to play or is it just playing to play?

AA:      Oh, I don’t feel too much like playing anymore, though, you know. But they ask me, so I’ve got to go. And I go. Not that I am obligated, but that’s the enjoyment that I have when… As long as they like my music, I like them. Yes. That’s how it is for me. Going to demonstrate what I know, that’s it. I can show them, yes, the young people who want to learn… The young want to learn, you know. They can try to learn it.

Int:       Do you have any advice to offer?

AA:     Eh?

Int:       Do you have any advice to offer them?

AA:      No, it all depends on what they want. The others, sometimes, they have different music that they want to play. Yes.


©2005 Robert Willey

This interview appears on the DVD "From La La to Zydeco - Creole and Zydeco Music From Louisiana", published by the Center for Louisiana Studies at the University of Louisiana at Lafayette, copies of which were donated to libraries throughout Louisiana. For more information visit http://willshare.com/zydeco.